b. 1993, Metz
live and works in Paris
résidente à Ô Léonie - Ourcq - oleonie.com
Louise Hallou développe un travail artistique expérimental accordant poésie, performance et sculptures-installations. Dans son travail, des agencements d’objets principalement issus de l’industrie composent des espaces poétiques, ouvrant vers des rêveries intimes et collectives. Scotchs scintillants, paquets de céréales, étranges tiges métalliques suggèrent le terrain d’un jeu d’un.e adolescent.e préhistorique ou la grotte d’un.e ermite cyborg.
Elle présente notamment son travail au Nouveau Printemps de Toulouse en 2024, au Centre d’Art Contemporain de Brétigny en 2023, à la Galerie Treize - Paris en 2022. En 2025 elle co-réalise le court métrage Attention Brouillard avec Alice Brygo, un film entre le documentaire et la fable de science-fiction - tourné avec les résident.es d'un EHPAD des Hautes Pyrénées. Le film a été montré en 2025 aux Festival du court métrage de Clermont-Ferrand et au festival Hors Piste du Centre Pompidou.
Textes
Quand je suis en présence d’une œuvre de Louise : je suis dans une grotte, je suis dans une boîte à chaussures, je suis au fond d’une chaussette, je suis à la surface de Vénus. Dans un creux quelque chose scintille. Prise dans l’inquiétude de toujours trouver quelque chose de précieux, je suis rassurée de ne rien connaître et de savoir que certainement tout m’échappe. Dans le noir je suis happée par une bête silencieuse et terrible qui me réconforte. Nous esquissons des mouvements silencieux, nos lèvres bougent, aucun son n’en sort. Nous disons toute l’histoire de ce que nous n’avons jamais vécu. Je n’ai jamais rien entendu d’aussi beau, on ne fait que grogner.
Dans cette minuscule faille ouverte par l’œuvre il y a tout, une étendue criante où je me sens partout sans jamais y pénétrer. Ici tout frémit devant moi et je frémis aussi.
Eloïse Froehly
Louise Hallou crée des installations d’objets disparates, qu’elle active le plus souvent lors de performances. L’on peut observer d’étranges tiges métalliques auxquelles sont attachées des bandes de plastique multicolores, des surfaces plates réfléchissantes, des prothèses de doigts en scotch, des morceaux de fruits : autant de petits objets qui peuvent paraître insignifiants mais qui ont ici l’importance de trésors... L’artiste travaille avec ces éléments et matériaux précaires comme si elle agençait des termes de vocabulaire pour varier les significations.
Lors de ses performances, l’artiste manipule tour à tour les objets pour en faire des pièces de costume ou leur donner une autre forme. Ils deviennent une nouvelle peau ou des membres supplémentaires recouvrant son corps et suggérant une transformation. La peau de Louise Hallou est également importante. Elle est le support de mystérieux tatouages au feutre qu’elle trace sur ses bras, son visage ou la plante de ses pieds. Ces écritures apparaissent aussi sur l’intérieur de la peau de fruits épluchés, comme si elle avait réussi à inscrire un secret sous leur surface visible. Assister à ces performances c’est être spectateur·rice d’une transformation progressive de l’espace, de l’installation et du corps de la performeuse.
Le travail du son des performances est l’occasion pour elle de collaborer avec des artistes et de mélanger les influences, entre cultures populaires et underground. Ainsi, pour Home Run Break Fast, performance située entre l’univers du baseball et du petit-déjeuner, elle collabore avec Talita Otović. Elles imaginent ensemble une bande-son spatialisée rappelant les sonorités du gabber - un style de musique électronique rapide et radical - mais aussi des grottes.
Thomas Maestro - Extraits du dossier de presse du CAC Brétigny - Exposition «lunulae #1»